Site officiel du film : http://bascanal.fr/regards-sur-nos-assiettes/
Six étudiants enquêtent sur l’alimentation. Ils remontent la filière des aliments et étudient les impacts de nos choix de consommateurs sur le territoire.
Tout part d’un atelier réalisé par des étudiants en géographie et ingénierie d’espace rural, dans le cadre d’un « projet professionnel » et que nous avons fait évoluer vers un documentaire grand public pour la télévision (« les pieds dans le plat ») et qui sortira bientôt en salles en version 90 minutes (« Regards sur nos assiettes »).
La question est posée ainsi dans le film: « Est-ce qu’un pays qui connaît un fort développement économique et touristique peut aussi se nourrir lui-même ? »
Nous montrons des expériences de production et de distribution viables économiquement et qui vont dans le sens d’une valorisation globale du territoire et de ses acteurs.
Le thème de l’alimentation est très présent dans les médias et les productions documentaires. Quelle était la place et la légitimité des étudiants vis à vis de cette offre audiovisuelle pléthorique ?
L’alimentation est aussi un sujet fréquemment abordé à l’école. Ici, le support pédagogique change car les jeunes découvrent tout ce qui est lié à l’audiovisuel, la caméra, également d’autres modes de communication comme les sites internet, la télévision. La caméra ouvre l’approche à d’autres formes d’apprentissage. Tout devient plus ludique, que les enfants soient en classe élémentaire ou au lycée.
Les œuvres ou les produits audiovisuels qui traitent de la question de l’alimentation émanent en général de trois catégories :
- le film militant
- le reportage enquête journalistique
- le film institutionnel
Ici, l’approche est radicalement différente. L’enquête est menée par les étudiants, qui découvrent d’une façon spontanée l’envers de l’assiette. Il s’agit d’un documentaire de création qui entend sensibiliser d’une façon responsable et souvent drôle toutes les générations, et plus particulièrement les jeunes. Si point de vue il y a, il se fait « chemin faisant », au gré des rencontres et des découvertes. Les jeunes ont naturellement trouvé leur légitimité dans la sincérité de leur approche et leur absence de préjugés. Aucune idée n’est imposée, c’est cela qui permet de se faire sa propre opinion. Le métier d’agriculteur peut alors être montré sous tous ses angles : enjeux du mode d’agriculture (biologique, procédé de récolte, élevage). Cette découverte demande une ouverture d’esprit car le spectateur ne se cantonne plus à ce qu’il sait déjà ou croit savoir. Par exemple, sur l’agriculture biologique, les aspects positifs et négatifs sont abordés.
Grâce au côté ludique du support pédagogique, les jeunes font partager leurs connaissances sur de nouvelles méthodes de culture, d’élevage. Ils transmettent aux petits et grands avec leurs propres mots, se les approprient. L’envie d’apprendre est renforcée des deux côtés, ceux qui transmettent (les jeunes) et ceux qui reçoivent (la famille par exemple). À l’école, l’écoute devient active car l’élève se « forme » lui-même, se pose les bonnes questions.
En dehors de la fraicheur du ton, non négligeable sur une thématique saturée par l’anxiogène, cela permet également parler de tous les impacts qui sont en jeu dans la relation entre alimentation et territoire, impacts sanitaires bien entendu, mais aussi environnementaux, économiques, sociaux et culturels.